Par son ampleur et sa durée, la Première Guerre Mondiale a touché l’ensemble de la population française. Cet évènement exceptionnel a suscité la rédaction de multiples documents d’archives personnelles : carnets de croquis, correspondances, souvenirs écrits après la guerre… Quand ils n’ont pas été détruits, nombre de ces documents sont oubliés dans les greniers, et le souvenir du Poilu qui les a rédigés, presque perdu. Pourtant ces documents constituent tout un pan de la mémoire intime et familiale de la Grande Guerre…
Les archives publiques recèlent aussi un nombre incroyable de documents retraçant le parcours militaire des soldats partis au front, témoignant de la situation des veuves et orphelins de guerre restés « au village », montrant l’élan national pour honorer ses « Enfants morts pour la France » dès les premiers mois de l’année 1919…
Depuis le début de l’année 2014, initiatives publiques et privées fleurissent partout en France pour effectuer le « travail de mémoire » autour de ce conflit et de ses conséquences sociales et économiques dans notre pays.
L’éducation nationale, par exemple, prend pleinement part à cet événement : c’est tout particulièrement le cas du collège Louis-Pergaud de Dompierre-sur-Besbre où des groupes d’élèves ont travaillé sur la mémoire liée à la Grande Guerre dans leur village. À la fin de l’année scolaire dernière, deux jeunes Pierrefittois en classe de quatrième, Mathilde LANDRÉ et Camille COLOMBAT, ont participé à l’atelier « Mémoire de Guerre », animé par leur professeur d’histoire géographie. Leur travail les a conduit à mener des recherches sur le monument-aux-morts de Pierrefitte et à se familiariser avec la recherche historique. Car, où trouver les documents qui parleraient de leur village ? Ce sont aux Archives Départementales de l’Allier que leurs recherches ont été les plus fructueuses, puisqu’une grande part des archives communales historiques y ont été versées (série E, dépôt 212, dossier 1 M-2).
Les deux historiens en herbe ont ainsi trouvé le plan délivré par l’architecte MAZON, les lettres de commande à l’entrepreneur COMOLI, et… des lettres menaçant la commune de Pierrefitte de poursuites judiciaires pour non-paiement des travaux effectués. Ce qui n’a pas manqué d’intriguer nos collégiens ! C’est à la mairie de Pierrefitte que d’autres éléments historiques, glanés dans les comptes rendus des conseils municipaux de l’époque, ont permis de préciser l’historique de construction du monument et son mode de financement.
Détail du plan du monument de Pierrefitte
Entête de lettre de l’entrepreneur COMOLI, du Mayet-de-Montagne. Ainsi que le matériau choisi pour le monument qui sera du granit de Mayet-de-Montagne.
Les monuments aux morts ont été financés par des fonds publics provenant de l’État sous forme de subventions attribuées « en proportion de l’effort et des sacrifices qu’elles feront en vue de glorifier les héros morts pour la patrie » (1) et des communes. Fréquemment, des souscriptions privées venaient compléter le «montage financier». C’est le cas à Pierrefitte, où la commune avait décidé d’attribuer une somme de 3000 francs pour l’édification du monument, dès le 24 août 1919. Le 19 octobre 1919, l’exécution des travaux est décidée et le devis de 4400 francs accepté. La différence devrait être couverte par une subvention de l’État (demande adressée en décembre); et courant 1920, une souscription est lancée auprès des habitants. Il est fort probable que les difficultés de paiement du monument, mentionnées dans les diverses lettres, proviennent du délai de versement (ou non !) de la subvention… Le règlement ne sera entériné qu’en 1921 : la délibération du 13 février 1921 montre que le monument a été financé sur les fonds de la commune à hauteur de 3000 francs, le reste « ayant été fourni par souscription ». Son inauguration suivra de près (en mars).
Gravés sur les 3 faces de l’obélisque, 53 soldats pierrefittois (parfois natifs de villages voisins) sont honorés. Par souci d’équité, leurs noms ont été inscrits selon la date de leur mort et leur grade militaire n’a pas été mentionné. Leur date de mort n’est pas gravée : pour la connaître, on peut consulter le «Livre d’Or » (numérisé, en ligne sur le site archives nationales). Ce Livre d’Or, défini par la loi du 19 octobre 1925, provoque le recensement des Morts de toutes les communes de France et jette les prémices de l’apparition des Monuments aux Morts. Mais aucun texte n’impose l’érection d’un monument : ceci se fera de façon spontanée et générale, par initiative communale la plupart du temps.
(1) Loi du 25/10/1919 relative à la commémoration et à la Glorification pour la France au cours de la Grande Guerre.
À Pierrefitte, la traditionnelle cérémonie du 11 novembre a eu un éclat particulier en cette année du centenaire de la Grande Guerre. Certes le cérémonial a été rigoureusement respecté :
cérémonie au monument au mort pavoisé et fleuri puis procession vers le cimetière porte-drapeaux en tête et enfin hommages sur place à la tombe des morts de 14-18 puis à chaque Pierrefittois mort
pour la France dans les guerres qui ont suivi. Les premières explications données sur la Grande Guerre dans nos écoles ont entrainé une plus grande participation des enfants. Ceux-ci se sont
totalement investi dans le portage des coupes de chrysanthèmes vers les diverses tombes de nos soldats et par leur tenue empreinte de respect lors des minutes de silence.
Le webdocumentaire (entre un site de recherches et un documentaire) : www.generations-14.fr
Pour retrouver des documents concernant les soldats (livrets militaires, livre d’or, etc.) :
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Crédits photos : Mairie de Pierrefitte-sur-Loire. Photographie vue du ciel en arrière-plan : Sébastien Coli.
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Dernière mise à jour faite le 26.12.2024